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Centre intégré universitaire de santé
et de services sociaux de l'Est-de-l'Île-de-Montréal

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Actualités

Portrait du Dr Michael Yassa, le patient au centre de sa pratique dans les traitements du cancer de la prostate

Micheal Yassa

Dans le cadre du mois du cancer de la prostate en novembre, le CR-HMR présente le Dr Michael Yassa dont la pratique et la recherche se concentrent sur les traitements de radiothérapie contre le cancer du sein et de la prostate. Il met l'accent sur des méthodes alternatives d’administration de la radiothérapie pour améliorer la qualité des soins et la qualité de vie.

Comme sa mère, il est devenu radio-oncologue, après avoir fait un fellowship à l’Hôpital européen Georges Pompidou de Paris. C’est le Dr Philippe Giraud qui lui a montré l’importance de mettre la qualité de vie du patient dans l’équation du taux de succès des traitements de radiothérapie. À l’Université McGill (MD CM) et à l’Université de Montréal (résidence en radio-oncologie), auparavant, il a appris à développer un esprit critique et la rigueur scientifique, mais aussi à sortir des sentiers battus, à poser des questions out of the box, hors-normes.

Qu’est-ce qui vous a amené à choisir ce domaine de recherche?

Quand j’ai choisi la médecine, je savais que je deviendrais radio-oncologue. Ma mère m’amenait avec elle à l’hôpital où j’étais très impressionné par les équipements médicaux. Cependant c’est mon contact avec les patients au cours de ma pratique qui m’ont fait réaliser la dimension centrale de la qualité de la vie durant les traitements de la prostate, par exemple. C’est aussi important que le taux de succès. Il y a 15, 20 ans, on visait juste à améliorer le taux de succès en augmentant le nombre de traitements sans tenir suffisamment compte de ce que vivait le patient. C’est-à-dire qu’il devait se déplacer à l’hôpital plusieurs jours par semaine durant des semaines et qu’il devait composer avec les effets secondaires.

Quel est le projet ou l’accomplissement dont vous êtes le plus fier dans votre carrière?

C’est d’avoir participé à l’étude panquébécoise PCS5 à laquelle plusieurs centres d’excellence en radio-oncologie au Québec ont contribué. Les résultats seront bientôt publiés dans une revue scientifique prestigieuse : ils vont amener des changements fondamentaux dans la pratique de la radiothérapie à l’échelle mondiale. On va par exemple passer de 40 à 25 traitements dans le cas du cancer de la prostate sans affecter le taux de succès. On va réduire la durée de traitement de trois semaines. Ce qui va améliorer la qualité de vie des patients.

Qu’est-ce qui vous motive à poursuivre vos recherches?

C’est assurément l’impact des résultats dans notre pratique professionnelle. En oncologie, obtenir des améliorations, des résultats, cela peut prendre beaucoup de temps. Des années de travail. Quand les gains d’efficacité (qualité du patient et taux de succès) peuvent être étendus à tous les patients, on se dit que ça valait la peine de mettre tous ces efforts. Et on le doit beaucoup à la relation que nous entretenons avec les patients.

Quels conseils aimeriez-vous transmettre à de jeunes chercheurs?

Je leur suggère de poser des questions et de confronter les standards de la pratique courante, remettre en question le système. Il ne faut pas considérer comme acquis ce qui se fait de façon normative. Il ne faut pas faire nécessairement ce que les autres font. Par exemple, pour obtenir des taux de succès élevés, il y a eu un courant dans la profession qui amenait les radio-oncologues à augmenter le nombre de traitements alors qu’on se rend compte de nos jours qu’en réduisant le nombre de traitements, on peut atteindre des taux succès équivalents en plus d’accroître la qualité de vie des patients.

Quel métier rêviez-vous de faire quand vous étiez petit?

Je rêvais d’être un explorateur, un archéologue. Je m’intéresse à tout ce qui concernait l’Égypte antique. J’étais fasciné par les films d’Indiana Jones. Je voulais faire de la recherche en quelque sorte. J’étais animé par le désir de l’aventure, par la quête de trouver quelque chose qu’on n’invente pas, mais qui existe déjà. Plusieurs professions m’ont intéressé, mais comme j’avais de bons résultats en mathématiques et en physique, j’ai choisi la médecine. Et là, j’ai su que je voulais devenir radio-oncologue.

Quel est le lieu ou l’activité qui vous stimule/inspire/apaise dans votre quotidien?

J’aime cuisiner à la maison. C’est une activité qui me permet de décrocher, de faire le vide avec le travail de recherche et de clinicien. Comme je ne suis pas très confiant quand je cuisine, cela me force à me concentrer beaucoup sur ce que je fais. Mais je suis un peu rebelle quand je cuisine : je ne suis pas toujours la recette à la lettre, car j’adore explorer, y mettre ma touche personnelle. C’est pour ça que je laisse la production de la pâtisserie à ma conjointe…