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Centre intégré universitaire de santé
et de services sociaux de l'Est-de-l'Île-de-Montréal

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Actualités

À la recherche de l’origine du développement de la maladie de l’Alzheimer.

Image chercheur Gilbert Bernier

Dans le cadre du mois de la sensibilisation à la maladie d’Alzheimer, le CR-HMR présente le portrait de Gilbert Bernier, docteur en biologie moléculaire et directeur de l’unité de recherche sur les mécanismes moléculaires du vieillissement neuronal du CR-HMR. Ses recherches portent sur le vieillissement du cerveau, la maladie d’Alzheimer et les maladies dégénératives de la rétine. Le docteur Bernier est professeur agrégé au département de neurosciences de l’Université de Montréal.

Au cours de son doctorat en biologie moléculaire à l’Université de Montréal, le docteur Bernier a découvert la rigueur scientifique, la passion de la science et la patience sous la férule de son mentor d’alors, le docteur Rashmi Kothary. Son postdoctorat, au Max Planck Institut of BPC en Allemagne, lui a fait prendre conscience de la nécessité d’être très autonome dans l’exploration et l’expérimentation de la recherche. Son parcours académique l’a amené à s’intéresser particulièrement à la quête des origines du développement de la maladie d’Alzheimer.

Qu’est-ce qui vous a amené à choisir ce domaine de recherche?

Il y a un grand mystère scientifique entourant la cause de cette maladie toujours incurable qu’est l’Alzheimer associée à l’âge. Aucune mutation génétique ne peut expliquer la maladie. Pourtant, nous savons que les mécanismes de contrôle des gènes sont affectés. C’est ce que j’appelle la dérive du programme épigénétique. C’est comme si le programme d’un ordinateur était déréglé et modifiait son fonctionnement normal.

Quel est le projet ou l’accomplissement dont vous êtes le plus fier dans votre carrière?

L’étude de l’origine épigénétique de la maladie d’Alzheimer est très stimulante. Je suis à peu près le seul au monde à explorer cet angle-là. On a fait des progrès gigantesques. J’ai identifié que la maladie est en fait un vieillissement pathologique du cerveau. C’est un dérèglement systémique dont l’empreinte épigénétique se retrouve partout dans le corps. Toutefois, seul le cerveau est atteint par la maladie, du moins en apparence.

Qu’est-ce qui vous motive à poursuivre vos recherches?

Trouver la cause de la maladie d’Alzheimer! Ce qui nous permettrait de trouver un traitement. La piste de la cause épigénétique est prometteuse : si l’on peut en faire la démonstration, la maladie pourrait être freinée et même être réversible. D’ici 2030, on prévoit qu’un Canadien sur 40 en sera atteint. C’est un gros problème social. Les proches des patients en souffrent beaucoup. Et la maladie d’Alzheimer coûte cher à l’État. On parle d’environ 80 000 à 100 000 dollars par patient chaque année. Le réseau de la santé est rempli de personnes qui ont des problèmes de démence. C’est pourquoi le besoin de faire des dons pour la recherche est si important. Il y a un manque de financement.

Quels conseils aimeriez-vous transmettre à de jeunes chercheurs?

Le domaine de la recherche n’est pas facile. Il faut être très passionné et croire en soi parce qu’on est tout seul sur la route. J’aime dire à la blague que c’est un job de moine. Il ne faut pas choisir cette carrière à la légère. Si on n’est pas certain, mieux vaut choisir la médecine ou autre chose. Le travail de chercheur n’est pas une sinécure : c’est difficile d’obtenir de l’argent, de réaliser des projets et de publier ses travaux.

Quel métier rêviez-vous de faire quand vous étiez petit?

Je rêvais d’être un biologiste dans le domaine de l’écologie. De 5 à 12 ans, je collectionnais des roches, des papillons et des fossiles. J’en faisais la nomenclature scientifique. Je me souviens que j’avais accumulé environ 250 minéraux du Québec, j’en avais stocké dans le sous-sol de la maison où je vivais. Je crois que ma carrière scientifique a pris forme à ce moment-là.

Quel est le lieu où l’activité qui vous stimule/inspire/apaise dans votre quotidien?

J’adore faire de la course à pied en forêt, environ cinq fois par semaine. J’aime le calme et le contact avec la nature. Pas de cellulaire, pas de musique. Cela me fait du bien sur les plans physique et psychologique. Je fais également beaucoup de vélo, du ski de fond, du ski alpin. Les pratiques de plein air et le sport, c’est bon pour le cerveau. Quand j’ai du temps, le dimanche, je lis et j’écris des articles scientifiques.