Passer au contenu principal
Centre intégré universitaire de santé
et de services sociaux de l'Est-de-l'Île-de-Montréal

Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de l'Est-de-l'Île-de-Montréal

Actualités

La néphrologie : une passion qui fait la différence – Portrait de la chercheuse Caroline Lamarche

Dans le cadre de la Journée internationale des droits des femmes et de la Journée mondiale du rein, le CR-HMR vous présente le portrait d’une chercheuse d’exception, Caroline Lamarche, également médecin néphrologue à l’HMR et professeure adjointe de clinique à la Faculté de médecine de l’UdeM.

De prime abord, Dre Lamarche exprime sa grande passion à combiner la recherche à sa pratique clinique en santé des reins. Ses deux chapeaux lui permettent de connaître les besoins des patients tout en travaillant à améliorer les choses. C’est à la fois un défi intellectuel valorisant et une expérience humaine enrichissante.

À travers ses expériences, elle considère que le milieu de la recherche est moins bien adapté à la conciliation travail-famille des femmes que le milieu de la médecine. Elle explique que personne ne peut la remplacer à la tête de son laboratoire du CR-HMR si elle s’absente pour un congé de maternité tandis qu’un collègue pourra prendre plus facilement sa relève dans son équipe clinique à l’HMR. Le milieu scientifique aurait à gagner à être plus souple et ainsi attirer plus de femmes à endosser la profession de chercheuse.

À travers sa formation académique et clinique, Dre Lamarche est inspirée par la carrière de la Dre Marie-Josée Hébert, également néphrologue-chercheuse spécialisée en transplantation, qui travaille au CR-CHUM. Aussi, elle a rencontré de femmes inspirantes, dont la Dre Adeera Levin, dans la cadre du Programme de formation Krescent de la Fondation canadienne du rein. Ce programme a comme principal objectif la formation de scientifiques hautement qualifiés, spécialisés dans la prévention de l’insuffisance rénale terminale.

 

Qu’est-ce qui vous a amené à choisir ce domaine de recherche et spécifiquement les enjeux de la néphrologie ?

Je considère que la néphrologie est une spécialité complète, où on s’occupe de la santé globale de la personne et où nous pouvons créer des liens à long terme avec nos patients. J’ai plus spécifiquement choisi de dédier ma carrière aux soins et à la recherche en néphrologie en mémoire de l’une de mes tantes. Elle était atteinte d’une maladie auto-immunitaire qui l’a menée à être dialysée pendant cinq ans et à recevoir une greffe de rein. Elle est décédée quelques années plus tard, d’un cancer de la peau, conséquence de la prise d’immunosuppresseurs. C’est pourquoi mes recherches visent à trouver des alternatives aux immunosuppresseurs. C’est ironique de penser que des médicaments qui visent à prolonger la vie ont des effets secondaires importants qui peuvent entraîner la mort.

 

Quel est le projet ou l’accomplissement dont vous êtes le plus fier dans votre carrière?

Lors de mes études postdoctorales en immunologie à l’Université de Vancouver, j’ai travaillé sur un projet en laboratoire dont les résultats ont mené à des études cliniques présentement en cours en Europe. C’est fascinant de voir l’applicabilité des sciences fondamentales dans les traitements offerts aux patients, l’objectif est de faire une différence.

 

Qu’est-ce qui vous motive à poursuivre vos recherches?

Quand on sait que 50 % des patients dialysés ne survivront pas plus de cinq ans, je crois que notre société devrait accorder plus de temps et d’importance à la recherche en néphrologie. Une personne qui est dialysée mérite autant d’admiration qu’une personne qui se bat contre le cancer : c’est ce qui me motive à poursuivre mon travail. La dialyse est une solution temporaire

pour un problème permanent. Il est essentiel de trouver des solutions à long terme pour améliorer la qualité de vie et la survie des personnes atteintes d’insuffisance rénale (1 adulte sur 10 et 10e cause de mortalité au Canada).

 

Quels conseils aimeriez-vous transmettre à de jeunes chercheurs qui s’intéressent comme vous à la néphrologie ?

J’aimerais que plus de jeunes s’intéressent à la recherche en néphrologie qui est un domaine méconnu, mais essentiel à la santé de la population. Ils pourraient y découvrir une passion et surtout développer un sentiment de fierté en faisant une différence et en améliorant la qualité de vie des gens souffrant d’insuffisance rénale.

 

Quel métier rêviez-vous de faire quand vous étiez petite?

J’ai toujours su que je voulais travailler en sciences : astronaute, chimiste, physicienne, je ne savais pas quel métier exactement. J’ai choisi d’abord de faire ma médecine, c’est une voie plus facile, plus concrète. Instinctivement, mon désir de faire de la recherche est revenu rapidement. J’ai vraiment l’impression de faire une plus grande différence en combinant mes deux passions.

 

Quel est le lieu ou l’activité qui vous stimule/inspire/apaise dans votre quotidien?

Je pratique plusieurs sports, dont la course et l’escalade. Néanmoins, ce qui me fait déconnecter le plus, ce sont mes enfants. J’aime passer du temps avec eux à jouer dehors, à lire et découvrir le monde. Quand je suis à la maison, je me fais un devoir de ne jamais travailler quand ils sont réveillés. Le temps passe trop vite, il faut en profiter!