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Centre intégré universitaire de santé
et de services sociaux de l'Est-de-l'Île-de-Montréal

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Actualités

Impacts du sucralose sur la fonction des cellules

Le sucralose réduirait l’activité et l’efficacité du travail des cellules T lorsque le système immunitaire doit combattre des tumeurs et des infections. Étonnamment, ce phénomène pourrait, au contraire, avoir un bénéfice thérapeutique dans les modèles où les cellules T hyperactives sont nuisibles, comme dans les maladies auto-immunitaires.

C’est ce que nous apprend une nouvelle étude réalisée par Julianna Blagih, chercheuse au Centre de recherche de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont affilié à l’Université de Montréal, et ses collaborateurs de l’Institut Francis Crick en Angleterre, qui vient d’être publiée dans la prestigieuse revue Nature.

Le sucralose est un édulcorant artificiel non calorique qui est 600 fois plus sucré que le sucre. La sécurité de l'utilisation des édulcorants artificiels suscite de plus en plus d'inquiétudes sur les impacts possibles sur le corps humain.

La chercheuse Julianna Blagih a travaillé en étroite collaboration avec Fabio Zani au sein de l’équipe de recherche de la professeure Karen Vousden de l’Institut Francis Crick. Ensemble, ils ont identifié des effets inattendus du sucralose sur le système immunitaire en constatant qu’il peut à la fois avoir un effet négatif et positif selon les pathologies.

En utilisant la dose quotidienne maximale approuvée par l'Autorité alimentaire américaine (FDA) et l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), ils ont constaté que les animaux ayant reçu des doses concentrées de sucralose dans l’eau présentaient une diminution de l’activité et de l’efficacité de leurs cellules T et, donc, modulait l’immunité des souris. Cependant, on constate que les effets négatifs du sucralose sur le taux de prolifération des cellules T sont réversibles. En éliminant le sucralose durant une semaine, un retour partiel du développement des cellules T était observé.

Pour les cas de maladies auto-immunes comme le diabète de type 1 et de colite, l’équipe de recherche a observé que l’atténuation des réponses des cellules T retardait le développement de l'hyperglycémie. Ces observations suggèrent que la supplémentation en sucralose serait bénéfique afin de retarder les réponses auto-immunes hyperactives.

En somme, les recherches de Julianna Blagih et ses collègues ont démontré un rôle parfois positif et parfois négatif pour les doses élevées de sucralose dans la modulation de l’immunité. La prochaine étape de cette étude vise à déterminer si des doses élevées ou même d’une consommation alimentaire normale de sucralose pourraient avoir des effets similaires chez l'humain.