Dans le cadre de la semaine de la santé numérique, le CR-HMR vous présente le portrait de Santiago Costantino, docteur en physique, chef de l’axe de santé de la vision et directeur de l'unité de recherche en biophotonique de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont qui fait partie du CIUSSS de l'Est-de-l'Île-de-Montréal.
Ce professeur titulaire au département d’ophtalmologie de l’Université de Montréal a la santé des yeux à l’œil. L’objectif de ses recherches porte sur le développement de technologies laser et d’applications optiques dans le diagnostic et le traitement des maladies oculaires comme le glaucome et la dégénérescence maculaire liés à l’âge.
Le chercheur originaire de l’Amérique du Sud, récemment nommé titulaire de la Bourse professorale Wolfe, a effectué un postdoctorat en biophysique de l’Université McGill, c'est là qu'il a pris conscience des multiples applications scientifiques de la physique, grâce à une collaboration fructueuse avec le Dr Tim Kennedy et le Dr Paul Wiseman. Mais c’est en Argentine, pendant sa maîtrise et son doctorat en physique à l’Université de Buenos Aires, qu’il a développé une passion pour une carrière scientifique en côtoyant le Dr Oscar Martinez, un pionnier des lasers femtosecondes.
Qu’est-ce qui vous a amené à choisir ce domaine de recherche?
J’ai voulu devenir un scientifique dès l’école primaire quand je regardais la télésérie Cosmos. Ça a été un déclencheur, l’étincelle. L’intérêt pour la physique, c’est venu de l’intérêt pour les planètes, les étoiles, les particules fondamentales. Mais durant ma formation en physique, je me suis tourné du côté de la physique expérimentale et des lasers. Je suis devenu un physicien spécialisé en optique et en laser, une expertise que je mets au service de plusieurs champs d’études.
Quel est le projet ou l’accomplissement dont vous êtes le plus fier dans votre carrière?
Je n’ai pas eu vraiment un projet en particulier, mais plutôt une série de bonnes idées qui se sont enchaînées à propos de deux types d’applications : l’utilisation des lasers pour la captation cellulaire et l’usage de l’imagerie optique pour déterminer les propriétés mécaniques de l’œil reliées aux maladies oculaires.
Qu’est-ce qui vous motive à poursuivre vos recherches?
Deux aspects revêtent une importance particulière : le résultat de la recherche et le produit sociétal. Ma curiosité intellectuelle s’emploie à explorer la nature des choses et à guérir les gens. J’aime trouver des solutions aux problèmes de la science, mais pas confiner à un seul domaine de spécialisation. Je m’intéresse autant à développer des outils de diagnostic du glaucome et à détecter les maladies oculaires des astronautes de la NASA qu’à œuvrer sur des projets de recherche plus fondamentale liés aux cancers et aux thérapies géniques.
Quels conseils aimeriez-vous transmettre à de jeunes chercheurs?
Comme je supervise un groupe de recherche, mon rôle en est également un de mentor auprès des gens pour qu’ils deviennent des bons chercheurs, mais aussi des personnes qui pensent bien. Combiner la recherche de la découverte et la formation du citoyen, c’est au cœur de mes objectifs.
Quel métier rêviez-vous de faire quand vous étiez petit?
Je dirais que je rêvais d'exercer le métier que j'occupe actuellement, même si j’ai songé à devenir médecin durant un certain temps. Je regardais des émissions à saveur scientifique à la télé. J’achetais des livres et des revues là-dessus. Je faisais des lectures sur la science. Dès l’âge d’environ 14 ans, je savais que je voulais devenir physicien. Je m’intéressais aux astronautes, aux étoiles, aux planètes, je voulais en savoir plus sur la microscopie.
Quel est le lieu ou l’activité qui vous stimule/inspire/apaise dans votre quotidien?
Durant la pandémie, j’ai commencé à écrire de courts textes en espagnol combinant des préoccupations scientifiques, des impressions personnelles et des considérations politiques. J’ai aussi commencé la rédaction d’un livre sur l’histoire de la microscopie.