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Centre intégré universitaire de santé
et de services sociaux de l'Est-de-l'Île-de-Montréal

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Actualités

Les cellules souches porteuses d’espoir — Portrait du médecin chercheur Imran Ahmad

Dans le cadre du mois de sensibilisation au cancer et de la Semaine nationale du don d’organes et de tissus, nous vous présentons le portrait d’un médecin et chercheur de cœur, le docteur Imran Ahmad, directeur du programme de greffe de cellules souches hématopoïétiques et de thérapie cellulaire de l’HMR. Originaire de Belgique, le docteur Ahmad est venu compléter sa formation avec une surspécialisation à l’HMR à la suite de ses études en hématologie à Bruxelles. Grâce au talent de persuasion du docteur Jean Roy, il a finalement décidé de s’installer à Montréal pour de bon afin de poursuivre sa passion : redonner espoir et guérir grâce aux cellules souches.

Concrètement, le docteur Ahmad – qui combine le travail de médecin et de chercheur clinique au quotidien - teste les meilleures interventions utilisant les cellules souches. Il s’intéresse notamment aux nouveaux médicaments pour diminuer les risques de rejet et de rechute chez les patients greffés. Avec toute l’équipe médicale de greffe, il a également contribué aux essais cliniques de la molécule UM171, développée à l’Université de Montréal par le docteur Guy Sauvageau.

Qu’est-ce qui vous a amené à choisir ce domaine de recherche ?

Pendant mes études en médecine, j’ai découvert la greffe de moelle osseuse : en transplantant des cellules d’une personne à une autre, nous pouvons faire renaître tout un système sanguin et immunitaire sain. J’étais fasciné ! Grâce à cette technique, nous pouvons guérir des maladies presque sans espoir, comme certaines leucémies aiguës. Les obstacles étaient et restent encore importants. Néanmoins, le fait de faire une différence dans le traitement de personnes atteintes de cancer du sang et de contribuer à la recherche en thérapie cellulaire me passionne tout autant qu’au début de ma carrière.

Quel est le projet ou l’accomplissement dont vous êtes le plus fier dans votre carrière ?

Je suis très fier de voir mes patients qui auraient été condamnés auparavant, guérir de leur cancer grâce aux cellules souches. Aussi, j’aime beaucoup collaborer avec mes collègues d’HMR et mes pairs à l’international même si les accomplissements sont souvent moins spectaculaires qu’en clinique. En recherche, le chemin est plus long, mais bien accompagné, la route est plus belle et enrichissante. La force du groupe est un moteur pour ma motivation.

Qu’est-ce qui vous motive à poursuivre vos recherches ?

Encore et toujours les patients ! En vingt ans, j’ai été témoin d’avancées significatives. Par exemple, nous pouvons maintenant recourir à des donneurs de cellules souches compatibles à seulement 50 % avec le patient. Ce type de greffes étaient très risqué il y a 20 ans et peu d’équipes s’y aventuraient. Aujourd’hui, c’est l’un des types de greffes les plus fréquents. Si nous pouvons contribuer chacun à une petite amélioration, le devenir des personnes malades dans quelques années en sera meilleur.

Quels conseils aimeriez-vous transmettre à de jeunes chercheurs qui s’intéressent comme vous au cancer ?

Je crois que l’interdisciplinarité doit être au cœur de la pratique du médecin chercheur : penser et étudier tous les détails sans oublier le vécu des patients. J’estime également que la recherche fondamentale et la recherche clinique devraient mettre leurs forces en commun pour créer des équipes plus performantes. Nous vivons les découvertes les plus fantastiques au niveau moléculaire ainsi que l’essor de la recherche évaluative et des mégadonnées cliniques. Grâce au mariage de ces deux aspects les prochaines années s’annoncent passionnantes !

Quel métier rêviez-vous de faire quand vous étiez petit ?

Je rêvais d’être tout sauf médecin : professeur de philosophie, pilote d’avion, poète ou même reporter. Mais mon désir de comprendre le corps humain et le défi de sa complexité m’ont finalement amené à faire médecine.

Quel est le lieu ou l’activité qui vous stimule/inspire/apaise dans votre quotidien ?

Plus qu’un lieu ou une activité, je dirais l’amitié et la famille qui ont pour moi une valeur prépondérante. J’aime retrouver les personnes qui me sont chères après une journée de travail ou après une longue séparation. Je suis plutôt quelqu’un de contemplatif quand je ne travaille pas. J’aime simplement observer la nature, regarder un bon film, assister à un concert ou visiter une galerie d’art.